Beauty Tech : tour d’horizon d’utilisations de la technologie dans le secteur de la cosmétique
Le secteur de la beauté est en constante évolution. L’une des principales forces motrices de cette transformation est l’innovation permanente sur l’ensemble de la chaîne de valeur. La Beauty Tech est en marche et ne cesse de se perfectionner. Dans cet article, nous développerons les différentes opportunités qu’offrent ces nouvelles technologies. Nous analyserons l’ensemble de la chaîne de valeur d’un produit cosmétique dont voici les grandes phases :
- Conception
- Production
- Distribution
- Consommation
Pour aller plus loin, nous vous présenterons quelques points de vigilance pour une utilisation optimale.
Phase de distribution – des outils d’ultra-personnalisation
Les nouveaux outils technologiques sont en train de révolutionner le secteur de la beauté. Ils offrent des avantages significatifs en termes de personnalisation, d’efficacité opérationnelle et d’innovation. Ils permettent aux entreprises de rester compétitives et attractives dans un marché en constante (r)évolution.
L’une des innovations les plus importantes de la Beauty Tech dans l’industrie est la capacité à développer des recommandations de produits. A la manière des logiciels de modélisation moléculaire, les acteurs du secteur mettent en avant, sur divers canaux, ces outils technologiques. Par exemple, Neutrogena a lancé Skin360. L’application se connecte à un accessoire pour smartphone et analyse la peau de l’utilisateur. L’outil fournit ensuite des recommandations personnalisées pour les soins de la peau. Cela améliore l’expérience client en permettant aux consommateurs de trouver plus facilement des produits qui répondent à leurs besoins. Les recommandations personnalisées peuvent, ainsi, conduire à une fidélité et une satisfaction accrues des clients.
L’utilisation de réalité augmentée accompagne cette phase de recommandation produit. Elle apporte la possibilité d’essayer virtuellement des produits. Cette pratique s’est principalement démocratisée dans le secteur du maquillage. Par exemple, l’Oréal s’est associé à la technologie Modiface afin de proposer à ses clients l’essayage virtuel en ligne. Grâce à la caméra du smartphone, les utilisateurs peuvent essayer différentes teintes de rouge à lèvres ou de de fards à paupière jusqu’à trouver satisfaction. Le système a été dupliqué en point de vente via des miroirs intelligents. Sephora a aussi fait appel à Modiface pour développer Sephora Virtual Artist permettant une expérience immersive.
Phases de conception et de production – des outils d’optimisation
Les étapes plus en amont sont également concernées. Les données clients récoltées par le CRM permettent d’analyser les profils des clients. L’enseigne de cosmétique connaît par la suite les préoccupations et le persona type de son portefeuille. Grâce à ces données, la R&D peut utiliser l’IA pour accélérer le processus de formulation. Les combinaisons moléculaires sont testées rapidement et efficacement selon les critères donnés. Les départements de R&D interne utilisent cette technologie à la manière de L’Oréal, Estée Lauder ou P&G.
Les outils de prévisions commencent eux aussi à intégrer de l’intelligence artificielle. Cela permet d’analyser les données historiques des ventes, les tendances saisonnières et les prévisions de la demande. L’objectif est d’optimiser la gestion des stocks. Les coûts de stockage inutile sont réduits et les produits les plus populaires sont garantis disponibles.
Des points de vigilance à prendre en compte
De nombreux outils ont émergé, remodelant ainsi le secteur de la beauté. Cependant, il est essentiel de reconnaître les défis potentiels qui accompagnent cette révolution. Quatre grands points de vigilance ont été identifiés :
- Confidentialité des données : La collecte et le traitement de données personnelles sensibles posent des défis en matière de confidentialité. Les entreprises doivent respecter les normes RGPD. Le défi se trouve dans l’utilisation de ces données dans le cadre de la recherche. Elles peuvent exploiter ces éléments mais tout en respectant les limites de la loi.
- Formation du personnel : Comme chaque nouvelle outil, l’IA nécessite des formations particulières. Pour une adoption optimale, il est nécessaire de trouver les bons outils ainsi que les bons formateurs. Cela peut être une tâche complexe lorsqu’on ne maîtrise pas le sujet.
- Éthique et transparence : Certains outils peuvent établir des biais de manière malencontreuse, il est important que l’entreprise vérifie et prenne du recul sur les données transmises par l’IA. L’outil aide l’humain dans son quotidien mais ne remplace pas l’intelligence humaine.
- Accroissement de la complexité : Cette complexité à la fois logicielle (plus nombreux et plus sophistiqués) et produit (personnalisation notamment) vient rendre plus difficile la maîtrise des opérations et vient créer dans certaines situations des coûts supplémentaires. Le management du changement lié à l’évolution rapide et en profondeur des processus et des outils n’est également pas à négliger.
En conclusion
La Beauty Tech est en train de révolutionner le secteur de la beauté. Elle offre une personnalisation inégalée, une efficacité opérationnelle accrue et une innovation constante. Les avantages des nouvelles technologies de la beauté sont manifestes. Mais, ils s’accompagnent de défis, notamment la confidentialité des données et l’éthique. L’avenir de la beauté est à construire. L’amélioration certaine des systèmes existants ou encore le travail d’intégration omnicanal sont des pistes de développement. L’intelligence artificielle jouera un rôle clé pour fournir une expérience cohérente sur tous les points de contact.
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