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Retail

Pilotage stock / disponibilité / BFR : un jeu d’équilibriste

Pilotage de stock : Equilibre entre disponibilité et BFR

La Supply Chain est un métier d’équilibriste. Equilibre entre offre et demande, charge et capacité, stock et disponibilité, entre les différents interlocuteurs. Récemment, la situation déjà acrobatique s’est accentuée autour du pilotage des stocks. 

En effet, nous avons toujours eu un équilibre à trouver sur le niveau de stock entre le taux de service, qui a tendance à augmenter le niveau de stock, et la recherche de trésorerie, qui a tendance à chercher à baisser ce niveau de stock. Plus récemment, 2 facteurs sont venus complexifier cet équilibre : 

  • Les pénuries et l’augmentation des tensions d’approvisionnement sont des éléments croissants dans les difficultés rencontrées. Ces éléments, nous le rappelions d’ailleurs dans un article précédent, vont devenir naturellement structurels par la complexification de la géopolitique et la limitation des ressources disponibles. Ils génèrent une augmentation accrue du besoin en stock : on ne cherche plus à absorber uniquement des aléas de quelques jours, mais de plusieurs semaines, voire plusieurs mois 
  • L’inflation et plus généralement l’augmentation des taux d’intérêt donne un poids supérieur à la trésorerie. Beaucoup d’économistes s’accordent à dire que la transition énergétique est inflationniste, cette situation d’une inflation supérieure à 2% pourrait donc durer. Cela vient par conséquent augmenter les coûts de possession et donc renforce encore le besoin de maîtriser son stock 

Jusqu’à présent, la réduction des niveaux de stock, associée à une réactivité et une performance accrue des performances Supply Chain était pertinente. Avec ces nouveaux facteurs, nous sommes amenés à la fois de gérer la situation qui va aller en se complexifiant, tout en évitant de revenir sur les gains de performances acquis par des années d’amélioration. Comment faire ? 

Identifier les risques sur sa Supply Chain et y apporter une réponse adaptée 

Pour commencer, par référence, par famille ou par fournisseur, regardons où se situent les risques dans la chaîne d’approvisionnement. Mon fournisseur est-il dans une zone dangereuse ? La composition du produit engendre-t-elle un risque de pénurie ? Un transport long se situe-t-il sur ma chaîne d’approvisionnement, que ce soit sur mon fournisseur de rang 1 que de rang n ? L’offre mondiale d’une ressource risque-t-elle de ne pas pouvoir suivre la demande mondiale ? 

Une fois les risques identifiés, quelles solutions apporter ?  

Le plus simple est l’adaptation du niveau de stock pour absorber une bonne partie des chocs. Mais c’est une réponse qui traite le symptôme et pas la cause. D’où la nécessité d’adopter des stratégies moyen / long terme pour pallier ces risques, par exemple : 

  • Reconcevoir le produit en changeant les matières et les approvisionnements à risque 
  • Reconcevoir les produits en créant de la modularité qui permettra de s’adapter en cas de situation à risque 
  • Mettre en place du multi sourcing 
  • Travailler la relocalisation de la production pour limiter les aléas transport 
  • Privilégier au maximum des approvisionnements locaux pour limiter les risques de transport et géopolitiques 
  • Sécuriser des capacités ou des matières par contrat ou par intégration verticale

Continuer à améliorer sa Supply Chain 

Il est évidemment possible de continuer à améliorer sa Supply Chain.  

Améliorer ses prévisions, adapter / repenser ses flux, renforcer l’agilité, construire des tours de contrôle pour piloter mieux les situations normales et les situations de crise, repenser son S&OP sont autant de pistes possibles et pertinentes. 

S’appuyer sur des solutions technologiques qui gagnent en maturité – Big Data, IA, IoT – permettra de pousser plus loin les performances – ou tout du moins de continuer à rendre pilotables des Supply Chain de plus en plus complexes et instables. 

Economie servicielle : opportunité et impacts

Les nouveaux business model, avec le développement de la location et de la seconde main, la systématisation des services de réparation / remise en état, vont offrir autant de possibilités aux consommateurs pour répondre à leurs besoins. 

Au-delà d’alternatives en cas de pénurie sur produits neufs, ce développement de l’économie circulaire va nous amener à repenser notre pilotage avec notamment :  

  • Des prévisions d’activités enrichies en parallèle de la vente de produits neufs 
  • Une nécessité de faire coexister des stocks à la référence et/ou à l’article prenant en compte son état et historique de vie par exemple 
  • De nouveaux flux entrants – retours de location, reprise… – , dépendant des consommateurs, et non planifiés avec les fournisseurs 
  • Une opportunité via des filières de recyclage de réintégrer des composants clés qui faisaient l’objet de pénurie… 

Le jeu d’équilibriste continue à prendre de la hauteur ! 

Sophie
Associée