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Retail

Startups night 7 – Product as a Service, une solution vers l’économie circulaire 

Des vélos de Decathlon, aux kits de bricolage de Leroy Merlin, en passant par les vêtements pour enfants en bas âge Petit Bateau, le Product as a Service (PaaS) a le vent en poupe. Mais que cache ce terme à l’allure complexe ? 

Le PaaS est la proposition de produits accompagnés de services tels que la location, la réparation ou le remplacement, pouvant être associés à de l’abonnement. Plusieurs facteurs expliquent son développement. Un aspect pratique plus cohérent avec nos usages : certains produits achetés ont un temps d’utilisation bien plus faible que celui passé dans nos tiroirs. De plus, en ces temps d’inflation, le PaaS permet de réduire le coût d’utilisation du produit. Enfin, il présente l’avantage de réunir 3 des 7 piliers de la circularité, de l’allongement de la durée d’usage lors de sa création, en passant par une économie de la fonctionnalité lors de son utilisation, jusqu’à sa gestion efficace des produits en fin de vie. 

Chez Findle, nous veillons à rester informés quant aux principales avancées technologiques et tendances qui bouleversent la distribution. Pour ce faire, nous accueillons chaque trimestre 3 startups qui présentent leurs activités et partagent leur vision. 

Pour notre 7ème startups night, nous avons invité Ziqy, Reekom et Dealt. Ces entreprises apportent chacune des solutions complémentaires permettant de faire du PaaS une réalité opérationnelle. 

Retour sur ces 3 acteurs qui ont marqué cette édition. 

Ziqy : la solution technologique omnicanale de gestion des abonnements de location et de seconde main. 

Le passage au Product as a Service soulève plusieurs questions. Là où un produit vendu disparaît des stocks d’une entreprise, un produit loué se doit d’être suivi car il reviendra à terme au sein de l’entreprise. Là où un produit vendu génère un unique prélèvement, un produit loué en entraîne plusieurs, nécessitant un suivi financier. Enfin, là où un produit vendu ne génère presque plus d’échanges avec le client, un produit loué nécessite de travailler et valoriser l’expérience client tout au long de la location. Logistique, financier, marketing : l’ensemble de ces points impliquent une revue des solutions technologiques actuellement utilisées pour converger vers des solutions adéquates. 

Créé en 2016, Ziqy met à disposition des distributeurs ses plateformes technologiques permettant location, ou seconde main, reconditionnement, et/ou abonnement. Cette solution clé en main est à la fois à disposition des différents services des entreprises (back office) et des clients finaux (front office). Elle permet aux entreprises souhaitant se lancer dans l’économie circulaire de le faire en seulement quelques semaines. En plus d’apporter une plateforme sur-mesure, Ziqy apporte aussi son expertise pour accompagner les entreprises dans la mise œuvre. 

Cette solution s’est aujourd’hui imposée avec plus de 5 000 utilisateurs par jour qui, sans le savoir, louent des produits sur les plateformes de Ziqy. Les use case client sont nombreux et variés :

  • Decathlon a commencé avec la location de vélos et étend aujourd’hui l’offre a de plus en plus de produits
  • Bocage propose un abonnement mensuel permettant de louer des chaussures neuves tous les deux mois
  • Kazoo propose la location de petit électroménager afin d’augmenter la durée d’utilisation
  • Norauto lance un service clé en main de location de chaînes neige, coffre de toit, porte vélo et vélo. 

Reekom : le logisticien construit autour et pour les opérations de re-commerce.  

Une fois la solution IT rendant la commercialisation du PaaS possible déployée, il est important d’avoir une mise en place opérationnelle fiable.

Le e-commerce a nécessité des processus de préparation spécifiques donnant naissance à une logistique spécialisée. Le re-commerce fait lui aussi appel à un savoir-faire particulier : valorisation / reconditionnement / remise en état… 

Le re-commerce est un secteur nouveau, en pleine construction. La vente de produits de 2nde main a connu une croissance annuelle de 25% sur les dix dernières années. Côté location plus de 10% de croissance annuelle est prévue entre 2022 et 2029 sur le secteur de la mode. Cela impliquera alors la spécialisation de certains logisticiens dans le re-commerce. 

C’est ce dans quoi s’est lancé Reekom en 2021, logisticien construit autour et pour les opérations de re-commerce. Mais en quoi consiste cette logistique-là ? La logistique classique se concentre sur des produits neufs, le re-commerce traite lui des produits déjà mis sur le marché. Plusieurs sources sont collectées : retours de produits ne se prêtant pas à la revente, surstocks et échantillons de vente, produits utilisés par les consommateurs mais aussi les invendus en boutiques. 

La nouvelle mise en vente des produits nécessite alors plusieurs étapes bien définies, que Reekom s’engage à réaliser en 48h. Après la réception, un contrôle qualité, spécifique à chaque typologie de produits, doit être mis en place. Cela permet ensuite de qualifier le potentiel du produit, sur des critères définis en amont avec le vendeur. S’en suivent des opérations de remise en conformité comprenant le nettoyage du produit, la réparation/le remplacement des matières défectueuses etc. 

Une séance photo pour promouvoir de nouveau l’article avant de procéder aux étapes plus classiques des logisticiens. On peut citer notamment le stockage, l’emballage, puis l’envoi vers divers revendeurs, tels que les marketplaces, les marques d’origine en e-commerce, des magasins en physique… A noter : si la revente n’est pas possible Reekom s’occupe de la gestion des produits en fin de vie. 

Par ailleurs, Reekom propose également une plateforme pour suivre l’avancée de la revalorisation sur chaque typologie de produits. 

Dans les prochaines années, Reekom a identifié trois enjeux majeurs pour son développement : 

  • L’automatisation d’activités spécifiques au e-commerce pour une industrialisation et un traitement plus rapide des produits, 
  • Le développement de compétences et la formation sur des nouveaux métiers. Les valoristes par exemple qui sont en charge notamment du contrôle qualité des produits en entrée
  • Et enfin la capacité à être multi-spécialiste de typologies de produits sélectionnées.

Dealt : l’offre de service en marque blanche, de l’installation jusqu’à la réparation. 

La solution IT, les opérations logistiques : voici les premières étapes de la mise en place du Product as a Service. Mais comment se différencier par la suite par rapport à ses concurrents, du fait de la standardisation de l’offre et des prix, tout en maintenant le lien avec ses clients, en leur proposant une expérience prolongée ? Le Retail historique était centré sur la vente de produits et l’expertise des conseillers de vente. Le Retail de demain se veut quant à lui proposer des services post-achats tels que la livraison et l’installation, des services récurrents comme l’entretien et la réparation, mais aussi une offre complète portée par des abonnements. Le produit devient donc générateur de services tout au long de son cycle de vie. 

Les leaders du Retail l’ont bien compris. Fnac Darty propose par exemple un abonnement mensuel pour entretenir et réparer ses appareils en illimité. De même pour Leroy Merlin qui développe l’offre de services à domicile avec son programme Adeo. Mais ce modèle est difficilement réalisable pour les autres acteurs, notamment sur la complexité de créer son offre de services en interne, d’opérer avec des prestataires de services spécialisés mais aussi des adeptes du jobbing. 

Dealt s’est alors positionné sur ce marché et construit. L’entreprise implémente et gère les offres de services en marque blanche des retailers. Cela permet à ces derniers de mieux accompagner leurs clients, développer de nouveaux revenus et se démarquer de la concurrence. Leur offre complète se décline via un catalogue de 350 services et un réseau national de +10 000 experts indépendants.

Leur offre se portait majoritairement sur l’installation et l’entretien ces dernières années. L’expansion de la circularité a davantage dynamisé la demande en réparation. Elle représente aujourd’hui près de la moitié des services effectués. 

Le PaaS : la norme d’ici quelques années ?

Pour s’implémenter durablement ces tendances doivent être adoptées par les consommateurs et développées par de nouveaux acteurs. Ces derniers pourraient créer à l’avenir de nombreuses synergies. Proposer un abonnement pour de la location (Ziqy) et un nombre illimité de réparations (Dealt), pour lesquels l’ensemble des produits retournés pourront être gérés par un logisticien spécialisé dans le re-commerce (Reekom). 

Ainsi, la mise en place du Product as a Service ne se limitera pas à un seul acteur mais bien à plusieurs, et devrait voir émerger de nouvelles solutions et expertises. Avec le PaaS, l’économie circulaire a peut-être trouvé sa solution qui lui permettra de devenir la norme dans les années à venir. 

Romain
Consultant confirmé