La RFID dans la mode et le retail
Clôturer son shopping en autonomie, sans avoir à scanner, ne vous surprend peut-être plus. Pourtant, il y a quelques années, un tel processus n’aurait pas été possible. La démocratisation de la RFID a considérablement impacté les processus d’achat, logistiques, et l’expérience client dans la distribution. Decathlon, Nespresso, Zara et bien d’autres distributeurs ont mis en place des caisses automatiques munies de capteurs RFID dans leur magasin respectif.
La RFID, qu’est-ce que c’est ?
La RFID (radio frequency identification) est une technologie permettant de récolter, stocker, et mémoriser des données produits. Grâce à de petites balises métalliques incorporées sur les produits, les données peuvent être collectées à distance par fréquence radio.
Cette méthode est en voie de démocratisation et pourrait à terme faire de l’ombre aux codes-barres traditionnels utilisés pour la traçabilité des produits.
Pour implanter cette technologie, deux outils sont nécessaires : une étiquette RFID (rôle d’émetteur) et un lecteur (rôle de récepteur). L’étiquette RFID est une puce contenant différentes informations et a minima un code unique et une antenne ; en cela, il diffère d’un EAN classique. Dans l’industrie textile, cette puce est souvent jointe aux coutures des vêtements et il arrive même qu’elle soit incorporée au moment de la fabrication et de l’assemblage du produit.
Une fois le signal reçu par le lecteur, les données produits sont visibles par l’utilisateur et peuvent servir différents objectifs. En fonction de l’intensité de la fréquence émise et de la technologie, la puce RFID peut être détectée depuis une distance plus ou moins importante. D’un point de vue opérationnel, la technologie RFID offre de nombreux avantages. Contrairement à un scannage manuel, cette méthode permet de comptabiliser plusieurs articles simultanément, idéale pour réaliser un inventaire. Celle-ci facilite également le passage en caisse qui peut s’avérer laborieux dès lors que plusieurs articles sont achetés.
RFID et optimisation des processus logistiques
Aujourd’hui, plus de 30 % des distributeurs européens utilisent la RFID. Véritable vecteur de performance, il permet une visibilité accrue à différentes étapes de la chaine d’approvisionnement. Il automatise également les étapes de traçabilité.
En amont, dans le circuit de production, cette méthode permet un suivi en temps réel du processus de fabrication et de la disponibilité du stock. Dans le secteur de l’habillement, la traçabilité des stocks est essentielle dès lors qu’il s’agit de volumétries importantes.
Ainsi, dans les entrepôts, la RFID permet aux collaborateurs de suivre l’acheminement des colis depuis leur arrivée jusqu’à leur conditionnement pour expédition.
En aval, au sein des magasins, la RFID permet une expérience client améliorée. Grâce à son smartphone, le conseiller de vente peut avoir un aperçu de la disponibilité des articles sur l’ensemble du réseau. Ceci se traduit par une réponse précise et rapide à son client. Cela permet également un gain de temps considérable en boutique. En effet, plus la superficie d’un magasin est importante, plus il est contraignant de chercher une référence manuellement. Grâce à la RFID, il est désormais possible de localiser un article avec un haut degré de précision (étage, réserve, stock externe…). On minimise ainsi l’attente du client et on améliore le service.
Vers une démocratisation de la RFID dans le retail ?
Il paraît donc évident que la RFID s’inscrit dans les priorités de l’industrie textile. Ceci est dû aux gains en efficacité opérationnelle et aux avantages en termes de traçabilité produit.
De nombreuses initiatives se multiplient dans la distribution spécialisée. Par exemple Décathlon s’est lancé dans la conception de cabines d’essayage RFID. En scannant l’article, les clients pourront découvrir en temps réel les coloris disponibles, le stock, et même des idées d’assemblage.
Malgré une meilleure visibilité des processus logistiques, la RFID reste délaissée par la grande distribution. Peut-on néanmoins envisager une extension de son utilisation à l’ensemble des acteurs retail ?
Même si une démocratisation est bien enclenchée, la technologie RFID a un coût de plusieurs centimes d’euros par étiquette. Dans l’industrie textile,son utilisation fait donc davantage sens, pour les autres, une étude au cas par cas est nécessaire en fonction de l’utilité.
Ainsi, dans l’industrie alimentaire, le risque d’une détérioration importante de la marge est le plus gros obstacle. En effet, le coût unitaire par produit est bien inférieur et le volume de marchandise vendu lui, est largement supérieur.
De plus, des limitations technologiques rendent difficiles l’utilisation de la RFID en cas de présence de liquide ou de métal.
Par ailleurs, contrairement à l’industrie textile où les marques sont propriétaires de la marchandise vendue, les distributeurs alimentaires ont de nombreux clients. Un tel projet impliquerait une réorganisation en amont de l’ensemble des acteurs de la filière. Il faudrait étiqueter chaque produit avant implantation en rayon par le distributeur.
Quelle suite ?
Possédant des avantages importants dans l’industrie et le retail, la RFID est une piste intéressante pour gagner en performance, en efficacité, et en expérience client. Il est intéressant de noter que lorsqu’elle est mise en place dans les entreprises la RFID sert de vecteur d’innovation au-delà même de l’utilisation initialement imaginée. Et vous où en êtes-vous ?
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