Le QR code va-t-il remplacer le code-barres ?

Introduction

Il y a quelques semaines, le journal « Le Monde » titrait «  Le QR code devrait progressivement remplacer le code-barres sur les produits de consommation ». Démocratisé depuis quelques années (billets de transport, places de spectacle, et récemment votre Pass Vaccinal), le QR Code est de plus en plus présent dans notre vie quotidienne . Pour autant, signifie-t-il la fin du code-barres ? Est-ce une vraie révolution ?

Cet article propose d’apporter plusieurs éléments de réponse à cette question.

Le code-barres : c’est quoi, d’où ça vient, pourquoi c’est pratique ?

Le code-barres est inventé en 1952 par deux étudiants américains. Cependant il ne se développe réellement qu’à partir des années 70 avec l’invention du code UPC (les fameuses barres noires et blanches verticales) puis de l’EAN qui devient l’un des standards internationaux pour les code-barres. Depuis, tous les secteurs qui produisent, transportent, manipulent, vendent des produits physiques apposent des code-barres sur leurs conditionnements, leurs produits. L’organisme GS1 est chargé d’établir les normes internationales de l’EAN afin d’assurer la cohérence des données entre l’ensemble des acteurs utilisant le même type de code-barres.

Un code-barres est une représentation graphique d’un code alphanumérique, comprendre ici un code possédant des chiffres et des lettres. Ce code peut être lu facilement par un lecteur de code-barres aussi appelé douchette. La lecture du code permet d’afficher les informations contenues telles que la référence produit, le numéro de colis, de palette, etc. Cela permet donc d’identifier de façon unique le produit ou le conditionnement par exemple. Les principales technologies pour appliquer les code-barres sont l’impression laser et le transfert thermique.

Aujourd’hui, l’utilisation des code-barres est démocratisée sur toute la chaîne de valeur du produit. Tout conditionnement, colis, palette, sachet, produit dispose d’une étiquette, permettant de tracer et suivre l’objet sur toute la chaîne logistique. De la production, jusqu’à sa mise en rayon, en passant par son transport, sa logistique intra-entrepôt. Les code-barres sont ainsi lus à chaque étape, pour pouvoir assurer sa traçabilité. En point de vente, le scan du code-barres a permis de révolutionner le passage en caisse, rendant aussi possible la gestion d’une offre toujours plus large.

Le QR Code : c’est quoi, d’où ça vient, pourquoi c’est pratique ?

Le QR Code, ou Quick Response Code, est un cousin du code-barres EAN bien connu de tous. Créé en 1994 par un ingénieur de chez Denso Wave, il est rendu public en 1999. Il se démocratise particulièrement avec la crise du COVID, permettant de présenter son pass sanitaire.

Le QR Code est un code-barres désormais bidimensionnel. Fini les barres verticales noires ou blanches, place au carré colorié de zones noires et blanches. Ce passage à la 2D, associé à des nouvelles méthodes de lecture, donne au QR Code de véritables avantages par rapport au code-barres unidimensionnel traditionnel :

La taille du code encodé par rapport au code-barres augmente fortement. De 128 caractères pour l’EAN-128, le QR Code permet d’encoder plus de quatre mille caractères alphanumériques et donc plus d’information

La lecture du code est aussi simplifiée. Désormais la plupart des smartphones permettent de lire un QR Code grâce à sa caméra. De plus, un QR Code se lit dans toutes les orientations sans aucune contrainte et même partiellement effacé

La création d’un QR code est aussi facilitée, permettant une démocratisation plus simple du QR Code.

Le QR Code : A quels enjeux de traçabilité répond-il  ?

L’ensemble de ces évolutions par rapport au code-barres en fait un excellent candidat pour révolutionner la façon d’interagir avec ses consommateurs pour les acteurs de la Grande Distribution. En effet, l’augmentation de la capacité de stockage contenue dans le QR code permet désormais de stocker, des adresses web, du texte ou tout autre format de données. Les utilisations du QR Code, tournées clients sont donc multiples :

Sur des produits, un rapide scan du QR Code permet d’afficher une page web avec la fiche du produit. Celle-ci contient toutes les informations souhaitées et attendues par les consommateurs. Il est désormais possible de partager toute information de traçabilité, de règlementation propre à chaque article. Chloé a mis en place son concept « Chloé Vertical » . Apposé sur toutes les pièces de la collection, son scan permet d’afficher le sourcing des produits, des conseils d’entretien, des possibilités de réparation et surtout, il fait office de certificat de propriété. Celui-ci permet de répondre aux enjeux nouveaux en termes de circularité.

Sur des supports de communication, un QR Code permet d’afficher directement un site, un questionnaire. Mais aussi de récupérer un numéro de téléphone ou une adresse mail. Il est ainsi un nouveau moyen de communication à intégrer à son CRM.

Un autre avantage des QR Codes, en particulier lorsqu’ils redirigent vers des pages webs, est d’être une véritable mine de données à exploiter par la suite . Combien de fois un QR Code a-t-il été scanné, à quel endroit, y’a-t-il eu un rebond vers une autre page, etc.

Est-ce vraiment la fin du code-barres ?

Le QR Code possède de nombreux atouts par rapport au code-barres traditionnel. Que ce soit pour la chaîne logistique, pour les nouvelles utilisations possibles en lien avec les interactions clients ou encore pour sa réponse aux enjeux de traçabilité. Cependant, il doit encore surmonter certaines limites avant de devenir le remplaçant incontestable du code-barres traditionnel :

Une volonté internationale de l’ensemble des acteurs d’abandonner le code-barres pour le QR Code
La nécessité de modifier l’ensemble de la chaîne de valeur logistique du produit pour passer d’un code-barres normé à un QR Code (en plus ou à la place du développement d’autres technologies comme le RFID ?)
Une mise sous contrôle des risques de fraude aujourd’hui très répandu
Une sécurisation des données échangées et enregistrées lors du scan
Dans les cas d’utilisation tournés vers les clients, une nécessité de disposer d’une connexion internet

Pour aller plus loin :

Christophe