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Logistique

Les problématiques liées aux produits hors standard

Logistique hors standard

Il n’existe pas à première vue, de définition propre d’un produit hors standard. Il en existe d’ailleurs autant qu’il existe d’industries. En effet, un article ne sera pas catégorisé hors standard selon les mêmes conditions dans chaque entreprise. Un acteur de la grande distribution ou dans une entreprise d’équipements sportifs auront 2 définitions différentes. Même la désignation peut changer : hors standard, hors dimension, hors gabarit.
Néanmoins, il existe plusieurs « classiques » fréquemment rencontrés :

  • Être non compatible avec un format de colis classique
  • Avoir un poids brut supérieur à 20 kg (au-delà des standards de manipulation sans assistance)
  • Dépasser d’un format de palette classique – typiquement une palette Europe « 120×80 » (pièces de grandes dimensions, pneus)
  • Excéder un poids de palette de 1 tonne
  • Dépasser les hauteurs classiques de palettes de 1,2m dans certaines entreprises

Nous allons voir ensemble les différents problèmes auxquels les logisticiens sont confrontés pour la gestion de ces produits hors normes.

1er problème : un produit hors standard est générateur de coûts supplémentaires

L’importance d’une bonne gestion des produits hors standards est due majoritairement aux coûts significatifs que leur manutention, leur stockage et leur préparation engendrent. Nous pouvons identifier plusieurs raisons à ces coûts supplémentaires :

  • Le stockage de ces produits est complexe et moins dense que ceux de produits plus standards. Il faut en effet prévoir des éléments spécifiques qui peuvent être par exemple : des structures et des dalles renforcées pour les stockages lourds, des compartiments et des supports spécifiques pour les formes particulières ou des cantilevers par exemple pour les formats longs.
  • Les largeurs d’allées peuvent être plus grandes pour intégrer la manutention. Couplée à un stockage moins dense, ces contraintes expliquent le coût de stockage au m² plus important.
  • La manutention plus complexe peut demander du temps supplémentaire ce qui diminue la productivité.
  • Des équipements de manutention spécifiques peuvent être nécessaires : par exemple des chariots gros tonnage, des ponts roulants ou des palans pour manutentionner des colis ou charges lourdes.

Les coûts logistiques peuvent ainsi être multipliés par 3 à 5 par rapport aux formats standard.

2ème problème : le risque et la pénibilité des produits hors standard

Un autre problème important à prendre en compte lorsqu’on pense aux produits hors standard est la pénibilité et les risques logistiques. Les manutentions multiples, peu aisées, le temps de préparation ou encore la dangerosité de prise en charge de certaines références, sont autant de facteurs qui rendent difficile le traitement et la gestion de ces produits.
On trouve tout d’abord des risques significatifs sur l’augmentation des TMS, des accidents (légers ou graves), de la pénibilité au poste. Il y a également des facteurs qui viennent aggraver cela : dégradation des relations sociales, voire difficultés à recruter à cause des conditions de travail.
Pour mettre en perspective, les TMS représentent jusqu’à 18% des causes d’absentéisme au travail en 2021.
Il est donc nécessaire de travailler à faciliter la tâche des opérateurs d’une part pour diminuer les risques qu’ils encourent et d’autre part pour rendre leur travail plus simple et donc plus attractif. Cela aura souvent des répercussions positives sur la performance (des outils adaptés sont plus efficaces).

3ème problème : la nécessité d’une implantation et d’un slotting adaptés aux particularités des produits

Nous l’avons vu précédemment, les coûts logistiques peuvent devenir plus important si votre portefeuille de produits est composé de références hors standards. Il est donc essentiel d’avoir une implantation pensée en amont et spécifiques à vos catégories de produits.
Pour une meilleure gestion, l’analyse ABC permet d’optimiser efficacement le positionnement des références dans l’entrepôt. Placer ses classes A au plus près des quais d’expéditions avec un support adapté améliorera la productivité de l’entrepôt en réduisant les temps de mise en stock et de préparation. Cela concentrera également les investissements en matériel sur les articles où le ROI sera maximisé.
Au contraire, on pourra disposer ses produits de classe C à rotation faible au fond de l’entrepôt, voir à l’extérieur de l’entrepôt si cela est possible. Si le matériel de stockage spécifique est coûteux, mais permet de gagner un temps précieux, il ne sera pas forcément nécessaire pour ces classes de rotation.

4ème problème : le pilotage des stocks nécessite d’être adapté

Un dernier problème concernant ces produits est leur pilotage. En effet, certaines pièces hors standard, en plus d’être compliquées à gérer, ont la mauvaise d’idée d’avoir une rotation faible. Ces pièces nécessitent une gestion adaptée. Pour celles-ci, une revue pourrait permettre d’éliminer certains peu rentables ou adapter les modes de pilotage des stocks.
Dans d’autres cas, le passage en flux tiré (s’il n’est pas encore en place), une collaboration accrue avec le fournisseur (stock déporté, VMI, Co-VMI) ou du cross-docking pour limiter le temps présent dans l’entrepôt sont autant de solutions vous permettant d’améliorer votre performance .

La mécanisation, une solution pour soulager les logisticiens ?

Aujourd’hui la mécanisation peut répondre à certains de ces enjeux. En effet, elle permet d’augmenter la compacité du stock, de faciliter les manutentions, de réduire les allées nécessaires, d’optimiser les coûts. En revanche, il faudra bien adapter la mécanisation aux particularités de ces produits hors normes (poids, dimensions) et étudier le ROI du projet. La question d’avoir une mécanisation commune avec ses articles standards ou une mécanisation spécifique sera à étudier. Et vous, comment gérez-vous vos articles hors standard ?

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Emile
Consultant confirmé