Les 7 piliers de la circularité
David Tourquetil, directeur services et économie circulaire au sein du groupe Boulanger, définissait la circularité lors du dernier webinaire organisé sur le sujet par bpifrance comme un “nouveau standard”. Il précisait un impact à venir pour la distribution “aussi majeur qu’il y a 60 ans, lorsque la société passait du commerce de proximité à la grande distribution”.
En effet, la circularité est un sujet vaste et très en vogue. De nombreuses entreprises se lancent dans des sujets pour réinventer leurs flux, les usages, les produits, les offres afin d’avoir un impact. On pense par exemple à Decathlon qui propose un système d’abonnement pour louer ses articles de sport ou encore à des industriels qui réduisent le poids et la quantité d’emballage. Les exemples se multiplient.
Dès lors, il est intéressant de se demander ce qui relève de la circularité. Pour répondre à cette question, l’AFNOR a créé une norme (la norme XP X 30-901) qui pose une définition et surtout un périmètre autour de 7 piliers. Nous vous proposons de les présenter et de les illustrer.
La circularité, qu’est-ce que c’est ?
La circularité, ou économie circulaire, désigne un modèle dont l’objectif est de produire de manière durable tout en limitant la consommation et le gaspillage de ressources et en diminuant l’impact environnemental. Elle se place en opposition, ou en continuité en fonction des points de vue, avec le modèle classique : extraire, fabriquer, consommer, jeter. Les 4R sont souvent utilisés pour illustrer les éléments qui la caractérise : réduire, réutiliser, réparer, recycler. Un modèle qui contraste donc avec le paradigme qui a fait nos sociétés dans lequel ce modèle classique fait foi.
Pilier 1 : l’approvisionnement durable
L’approvisionnement durable concerne la prise en compte de l’impact environnemental et sociétal des ressources utilisées. C’est une approche qui vise à répondre aux besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins, et qui concerne à la fois les composants des produits vendus mais également l’origine de l’énergie utilisée pour cette production.
Pilier 2 : l’écoconception
L’écoconception consiste à intégrer des considérations environnementales dès la conception du produit. On anticipe alors son impact environnemental tout au long de son cycle de vie. Cela revient à penser dès la conception comment réduire l’impact négatif du produit tout en maintenant ses fonctions et sa performance.
Pilier 3 : la symbiose industrielle
La symbiose industrielle revient à mettre en commun des moyens afin d’obtenir des synergies entre systèmes. Cela peut se faire en mutualisant des moyens mais également en utilisant les déchets d’un secteur dans un autre domaine. Elle permet de réduire les coûts, les déchets et l’impact environnemental en favorisant la coopération entre les acteurs économiques d’un même territoire.
Pilier 4 : l’économie de la fonctionnalité
Ce pilier sert à développer l’usage plutôt que la possession. Il tend à développer la vente d’un service plutôt que d’un produit en lui-même.
Pilier 5 : la consommation responsable
La consommation responsable revient à prendre en compte les impacts économiques, environnementaux et sociétaux dans l’achat ou l’usage d’un produit. Cela concerne tout autant ses achats propres que les achats des clients en mettant par exemple en avant l’impact environnemental de ses propres produits.
Pilier 6 : l’allongement de la durée d’usage
Ce pilier tend à allonger la durée d’usage (la durabilité) d’un produit, ou d’un service. Cela permet de limiter l’impact du produit. C’est également une condition pour passer à une économie plus centrée sur l’usage. La modularité, la disponibilité des pièces de rechange, la réparabilité sont autant d’exemples qui font partie de ce pilier.
Pilier 7 : la gestion efficace des matières et produits en fin de vie
Enfin, la dernière catégorie concerne la gestion de la fin de vie du produit. Cela concerne non seulement la recyclabilité du produit mais également le fait de s’assurer qu’il le soit bien. L’objectif est de limiter au maximum les déchets finaux, c’est-à-dire les déchets qui ne peuvent plus être valorisés.
Conclusion
Vous l’aurez compris, le champ de la circularité est vaste. Très vaste même, et tend à rompre avec les approches linéaires établies jusqu’ici. À tel point que certains experts préconisent le terme de “Supply Circle” plutôt que de “Supply Chain”. Cela permettrait d’ancrer définitivement l’approche circulaire aux enjeux de distribution et d’approvisionnement. Dès lors, la segmentation en 7 piliers permet de structurer une approche holistique de la circularité dans l’entreprise.
Et vous, où en êtes-vous dans la transformation de votre modèle ?
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