Dématérialiser les tickets de caisse : comment (bien) faire ?

Votée en 2020, la loi obligeant à dématérialiser les tickets de caisse s’applique au 1er août 2023. Ce, après deux reports successifs pour laisser aux commerçants le temps de s’adapter. Cette loi prévoit la fin du ticket de caisse papier tel que nous le connaissons. Plus précisément, elle prévoit la fin de son impression obligatoire. En effet, les consommateurs doivent pouvoir choisir entre :

• L’impression de leur ticket de caisse
• L’accès à un ticket de caisse dématérialisé
• Pas de ticket de caisse du tout (tant que ça ne porte pas à préjudice)

Pourquoi dématérialiser les tickets de caisse ?

Cette loi a été votée sur la base de deux constats relatifs aux tickets de caisse.

Le premier est écologique. L’impression de ces très nombreux tickets est une importante source de gaspillage. De l’eau et de l’énergie sont nécessaires à la production et à l’impression de ces tickets. Néanmoins, ils finissent bien souvent à la poubelle. On estime que 30 milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année en France : combien de ceux-ci sont vraiment utiles ?

Le second est sanitaire. En effet, la production de ces tickets de caisse ferait recours à des substances dangereuses. C’est notamment le cas des Bisphénol A, S ou P, catégorisés comme des perturbateurs endocriniens et contenus dans les tickets.

Quel impact sur les distributeurs ?

Les commerçants sont donc dans l’obligation de repenser leur système de caisse pour se conformer à cette nouvelle loi, mais pas seulement.
S’il est assez facile de faire évoluer les systèmes et ainsi supprimer l’impression automatique, la mise en place d’un ticket dématérialisé peut s’avérer plus compliquée. En effet, il convient de faire évoluer ses outils pour pouvoir mettre en place cette nouvelle fonction, mais surtout de trouver la bonne méthode. Conviction écologique, opportunité marketing, RGPD sont autant de sujets à prendre en compte dans cette démarche.

Dématérialiser les tickets de caisse en les envoyant par mail

Les tickets de caisse mail ont été parmi les premiers tickets de caisse dématérialisés à apparaître dans notre quotidien. Il s’agit simplement d’envoyer au client la version numérique de son ticket de caisse directement dans sa boite mail. Cela permet au client de facilement obtenir et conserver son ticket.

Le système paraît assez simple, notamment pour les distributeurs proposant déjà un programme de fidélité recensant le mail parmi les informations client. En effet, dans ce cas-là, l’identification du client a à priori lieu de toutes façons lors du passage en caisse. L’envoi par mail se fait alors sans friction. Cela se complique si le client désire son ticket par mail mais ne souhaite pas d’encartage. L’expérience devient alors assez ardue pour le client qui dicte son adresse mail à chaque passage en caisse. Néanmoins, ce n’est pas une opportunité pour le distributeur d’enregistrer ces adresses mail pour identifier de nouveaux clients. L’application des règles édictées par la RGPD reste impérative.

Par ailleurs, si la suppression du ticket de caisse se fait dans le but d’améliorer son impact écologique, l’objectif n’est pas forcément atteint. La problématique se situe sur les ressources utilisées par l’une et l’autre des solutions :

• Selon les estimations de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (A.D.E.M.E.), l’envoi d’un mail de 1 Mo aurait une empreinte carbone d’environ 19 grammes. Celui d’un ticket dématérialisé pourrait avoir un impact compris entre 3,8 et 19 grammes de CO2. L’impact d’un ticket papier serait de son côté de 2g.
• Cependant ce dernier serait plus gourmand en eau, avec une estimation de 5cl d’eau contre 3cl pour le ticket dématérialisé par mail.

Si on choisit l’envoi d’un ticket de caisse par mail, il convient donc de ne pas le surcharger d’images ou autres, au risque de voir son poids augmenter drastiquement, et son impact carbone avec.

Dématérialiser les tickets de caisse grâce aux QR codes

Afin de proposer des alternatives aux envois de mail et réduire impacts et frictions associées, de nouvelles initiatives se développent. De nombreuses proposent par exemple un système basé sur le scan d’un QR code. (Intéressé par le QR code ? D’autres informations dans notre article disponible ici)

Certaines entreprises spécialisées proposent le téléchargement d’une application sur le smartphone du client. Un QR code est généré à chaque passage en caisse, permettant au client de le scanner et de récupérer son ticket qui est stocké via l’application en local. Il est alors facile pour le client de consulter son historique de tickets. Mais il doit tout de même faire l’effort de télécharger l’application en premier lieu. Cette méthode peut être difficile à mettre en œuvre surtout si les initiatives de ce genre se multiplient. Si l’on fréquente différents commerces équipés de ce type de technologie, on risque alors de se retrouver avec une multitude d’applications différentes pour un seul type de service.
Cela dit, cette méthode est assez économique tant en eau qu’en émissions carbones puisqu’elle a recours au stockage local de nos smartphones.

Pour plus de facilité dans le parcours client, certains systèmes proposent plutôt une web app. De cette manière, pas besoin de télécharger d’application pour accéder à son ticket de caisse dématérialisé. Cependant, il est alors nécessaire de créer un compte sur la web app pour pouvoir consulter son historique de tickets à posteriori.  Cette solution présente également un bilan carbone différent, puisqu’elle a recours au stockage des informations sur un serveur. Cependant, celles-ci peuvent être archivées pour rester consultables au besoin sans pour autant surcharger inutilement ces serveurs.

Dans les deux cas, il s’agit d’une opportunité pour le distributeur. L’existence de ces tickets peut également être liée à de nouvelles possibilités d’améliorer l’expérience client. Programme de fidélité, charte graphique, coupons… Ces solutions proposent souvent de nombreuses façons de brander et personnaliser ce nouveau type d’expérience, voire d’utiliser la solution en marque blanche.

Dématérialiser les tickets de caisse via une application

Ce système de stockage sur une application se retrouve également auprès de certaines enseignes qui en proposent d’ores et déjà une. On peut dédier cette application au compte fidélité du client uniquement, ou bien proposer d’autres services. Les tickets de caisses dématérialisés sont en général associés au compte client et apparaissent directement dans l’espace dédiée.
De la même manière qu’avec l’envoi du ticket par mail, cela sous-entend cependant l’inscription préalable du client au programme de fidélité du distributeur.

Dématérialiser les tickets de caisse en l’envoyant par SMS

Autre méthode qui peut paraître un peu plus archaïque : l’envoi de ticket de caisse par SMS. Ces tickets sont apparus il y a quelques années, notamment auprès de vendeurs qui ne bénéficient pas d’un TPE. On en retrouve par exemple sur les marchés, dans les taxis…

Si le but initial n’était pas du tout la dématérialisation des tickets de caisse, cette méthode peut néanmoins répondre à cette problématique. On retrouve cependant les mêmes frictions qu’avec les adresses mail. Cela sous-entend que le client a précédemment donné son numéro de téléphone (via l’inscription au programme de fidélité par exemple) ou qu’il le donne à chaque passage en caisse.

En conclusion…

Il existe donc de nombreuses manières de dématérialiser ses tickets de caisse et ainsi répondre aux nouvelles exigences en la matière. Mais la réflexion va plus loin que la simple réponse à une contrainte règlementaire. D’une manière plus générale, il est également nécessaire de regarder l’impact écologique de la solution retenue pour que le passage au ticket dématérialisé ne soit pas qu’une contrainte réglementaire mais également un pas vers la décarbonation de l’économie. Et vous, laquelle de ces pistes avez-vous choisie ?

N’hésitez pas à nous contacter pour échanger sur vos sujets de dématérialisation !