PLM & Traçabilité amont : Posez des bases solides avant de vous lancer

Avant de plonger dans le déploiement opérationnel, il est essentiel de poser un cadre clair. Pourquoi lier PLM (Product Lifecycle Management) et traçabilité amont ? Quelles sont les conditions de réussite ? Voici les fondamentaux pour éviter les écueils et faire de la traçabilité un véritable levier structurant. 
 

Pourquoi gérer la traçabilité via un PLM ?

Les limites des approches classiques

Souvent, les entreprises gèrent la traçabilité amont à travers une combinaison de fichiers Excel, de modules ERP et de systèmes documentaires type GED. Ces outils, bien que répandus, montrent rapidement leurs limites : silotage de l’information, versioning non maîtrisé, erreurs de saisie, dépendance aux individus clés, etc. 

En particulier, Excel devient vite un cauchemar dès que les volumes augmentent ou que l’on cherche à croiser des données (produits, fournisseurs, matières premières, tests qualité, …) 

Capitaliser sur un système existant 

Un PLM est un système d’information qui permet de piloter l’ensemble du cycle de vie d’un produit, depuis la conception jusqu’à la mise sur le marché, voire au-delà (retours, évolutions, fin de vie). Il centralise les données techniques et de développement dans une structure cohérente, interconnectée et collaborative. 

Le PLM est déjà pleinement intégré dans le fonctionnement quotidien de nombreux services clés

L’ensemble de ces fonctionnalités ne sont pas forcément nécessaires ou peuvent se trouver dans d’autres systèmes. En revanche, à travers l’ensemble du périmètre décrit, on comprend le rôle clé du PLM au cœur du produit, de sa définition et du suivi de son cycle de vie. 

Les avantages concrets à intégrer la traçabilité dans un PLM

Il existe de nombreuses manières de gérer la traçabilité amont et plusieurs niveaux (mapping, collecte, traçabilité). Evidemment, le niveau d’intégration de la traçabilité dans le PLM dépend des enjeux et objectifs définis et des informations à récolter. Voici quelques avantages : 

Aujourd’hui, les fournisseurs sont souvent sollicités via une constellation de systèmes hétérogènes — ERP, outils qualité, portails fournisseurs, systèmes RSE, plateformes de compliance documentaire… — chacun leur demandant tout ou partie des mêmes informations. Résultat : redondance, perte de temps, erreurs de cohérence… et friction accrue dans la relation fournisseur. 

 
En structurant la traçabilité dans le PLM, la charge et la complexité sont drastiquement réduites : un seul canal, un seul langage, une logique intégrée aux flux produits. 

Quels prérequis organisationnels et techniques ?

Définir l’ambition long terme et qualifier le besoin

Un projet de traçabilité doit répondre à une ambition stratégique claire : que veut-on tracer, pourquoi, et à quel horizon ? 

C’est cette réflexion amont qui permettra de dimensionner la solution, de choisir les bons objets porteurs d’information, et d’éviter le piège du « tout tracer pour tout le monde ». 

Une nomenclature claire, fine et standardisée

Le PLM repose sur des objets bien structurés, dotés d’attributs cohérents. Une bonne traçabilité suppose donc (en fonction des cas d’usage) : 

À noter : dans beaucoup d’organisations, le fournisseur Rang 1 doit porter la responsabilité de tracer sa chaîne — le PLM doit lui offrir les moyens de documenter facilement ces données.

Une maturité organisationnelle suffisante

Un outil comme le PLM ne peut délivrer tout son potentiel dans le cadre d’une démarche de traçabilité, que s’il s’inscrit dans un écosystème interne mature, aligné sur des règles partagées et claires.  
 
Pour cela : 

Bref : sans processus stables, sans propriétaires de données identifiés, sans vision partagée du rôle du PLM, l’outil ne peut jouer son rôle structurant dans la traçabilité. 

L’implication des parties prenantes

La traçabilité produit touche tous les métiers. Dès la phase de cadrage, il est crucial d’identifier, mobiliser et aligner l’ensemble des parties prenantes concernées : 

Le dénominateur commun de cette mobilisation : partager un langage clair autour de la donnée (qu’est-ce qu’une preuve, une traçabilité, une exigence ?) et construire ensemble les règles du jeu. 

À éviter : croire que le sujet peut être entièrement porté par une « équipe traçabilité » ou un service unique. Une gouvernance trop cloisonnée ou descendante mène souvent à une perte d’adhésion des métiers. La traçabilité est un projet produit autant qu’un projet filière : elle doit être co-construite, incarnée, et adaptée aux réalités de chaque direction impliquée. 

Conclusion  

Le PLM a tout le potentiel pour devenir un socle fiable, dynamique et durable de la traçabilité produit. Cela demande évidemment des ajustements, des développements et un travail de management du changement. Mais pour cela, il ne peut pas être pensé comme une simple base documentaire : c’est une structure vivante, au service de cas d’usage concrets, qui exige rigueur technique et alignement stratégique. 

Un projet de traçabilité réussi, c’est un projet : 

Prêt à transformer la vision en action ? Dans notre prochain volet découvrez comment faire atterrir la stratégie sur le terrain 

Pour aller plus loin :

EléonoreEléonore
6 juin 2025