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Supply Chain

Qu’offrir à votre supply chain pour qu’elle performe en 2024 ? 

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas pour la supply chain. Les disruptions causées par un contexte géopolitique incertain et des catastrophes naturelles plus nombreuses ont ébranlé leurs opérations. Celles-ci se sont un peu stabilisées en 2023, cependant, les risques perdurent et la résilience de votre supply chain demeure certainement au cœur de vos préoccupations.  Par ailleurs, dans ce contexte économique où le financement coûte plus cher, il est impératif de choisir les investissements les plus pertinents pour votre organisation. Par chance, Findle a détaillé pour vous les quatre plus grandes tendances 2024 afin que vous puissiez préparer au mieux cette nouvelle année !  

Equilibrer l’optimisation des coûts et la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) 

La RSE reste un enjeu primordial pour cette nouvelle année, dans la lignée des années précédentes. Là où la pandémie a eu un impact important mais temporaire, les conséquences du dérèglement climatique sont une menace de long terme que l’on commence à voir concrètement. En février 2021, le Rhin, la voie navigable la plus importante d’Europe, gonflé par des pluies diluviennes et la fonte des neiges a inondé ses berges, provoquant l’arrêt de son trafic fluvial pendant plusieurs jours. A l’été, son niveau avait tellement baissé à cause d’une sécheresse, que les cargos ne pouvaient transporter que la moitié de leur capacité. Les catastrophes naturelles découlant du dérèglement ont non seulement un immense impact humain, mais aussi d’importantes conséquences financières.  

Avec un contexte d’inflation et de remontée des taux d’intérêt, pour certains ces préoccupations passent au second plan, malgré l’importance cruciale de la lutte contre le dérèglement climatique. Yossi Sheffi, directeur du centre Transport & Logistique du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et auteur de nombreux livres, a déclaré qu’il ne restait pas éveillé la nuit à penser à ce qui arrivera à cause du climat. Selon lui, les perturbations sont généralement locales, temporaires et les chaînes d’approvisionnement sont assez redondantes pour que le problème puisse être contourné. Cependant, celles-ci sont aussi une série de goulots d’étranglements potentiels : chaque mise hors service d’un maillon peut causer d’importantes répercussions en amont et en aval de la chaîne.  

En 2024, les entreprises doivent donc continuer à décarboner leur supply chain et bien que ces projets soient parfois vus comme des dépenses additionnelles dont on se passerait bien, ils génèrent pourtant souvent des réductions des coûts. Medtronic indique dans son rapport ESG 2021 avoir réduit ses coûts d’exploitation de 4.3 M$, 2.8 M$ et 2.2 M$ respectivement pour 2019, 2020 et 2021 suite à sa stratégie d’économie d’énergie (1). La décarbonation sera aussi encouragée par de nouvelles régulations dans certaines régions du monde (Union Européenne notamment) et en faire une opportunité sera aussi facilité par les nouvelles technologies.  

S’appuyer sur les technologies les plus performantes pour adresser l’ensemble des challenges de la chaîne d’approvisionnement 

Après l’engouement suscité par ChatGPT et consœurs cette année, 2024 sera une année charnière pour le rôle de l’Intelligence Artificielle sur la supply chain. 72% des entreprises souhaitent augmenter leurs investissements pour intégrer de l’IA dans leur activité (2). En particulier, l’IA générative, qui pourrait révolutionner la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la logistique ainsi que les achats grâce aux possibilités qu’elle offre, comme :  

  • Traiter des ensembles de données beaucoup plus larges et complexes que les autres systèmes et les analyser très rapidement (des milliers de scénarios par jour).  
  • Apprendre, seule ou accompagnée, les nuances de votre supply chain pour affiner et adapter ses analyses.  
  • Permettre l’utilisation d’assistants virtuels pour gérer des requêtes fréquentes plus rapidement.  

Dès le 1er novembre 2023, Microsoft a rendu disponible son Microsoft Copilot for Microsoft 365, qui combine la puissance des grands modèles de langage (LLM), y compris ChatGPT-4, avec ses autres applications et les données de votre entreprise. Il permet par exemple de prédire et d’agir sur de potentielles pénuries fournisseurs, ou bien de réduire des pannes machines.  

N’oublions pas, cependant, que l’IA est un outil à considérer pour l’ensemble de l’entreprise afin d’éviter de diluer vos efforts en intégrations séparées par service. Les investissements dans l’IA générative mettront quelques années avant d’être rentabilisés et doivent s’inscrire dans un plan de transformation pérenne.  

Parmi les autres tendances qui perdureront en 2024, on retrouve bien sûr le machine learning, le big data, l’IoT et la blockchain qui peuvent être des leviers phénoménaux pour améliorer l’efficience opérationnelle et financière ainsi que la traçabilité.  

Redoubler d’agilité organisationnelle  

Les outils, et la visibilité qu’ils procurent en interne et en externe, sont un important pilier pour construire une logistique « élastique » mais ils ne sont pas les seuls. Accroître la résilience face à un paysage géopolitique changeant implique d’avoir une organisation plus locale pour les chaînes d’approvisionnement. Pour optimiser les coûts, il y avait une localisation pour l’essentiel de la production, qui était ensuite acheminée vers les différents marchés de l’entreprise. Aujourd’hui, pour obtenir plus de stabilité, il faut passer à de multiples localisations, plus proches de ses marchés stratégiques. Bien entendu, l’idée n’est pas de relocaliser la totalité de la production à un même endroit, bien que cela fasse plus de sens pour certaines activités mais plutôt d’avoir un maillage composé de plusieurs entrepôts et usines.  

Dans les termes de Gilles Tisserand, vice-président climat et biodiversité de Tetra Pak, en 2024, il ne s’agit pas de fuir la mondialisation mais d’accélérer la tendance à la régionalisation. L’actualité lui donnera certainement raison, fin 2023, les principales compagnies de fret (CMA-CGM, MSC, etc) ont annoncé rerouter leurs navires vers le Cap de Bonne Espérance pour éviter les multiples attaques de rebelles yéménites houthis sur la mer Rouge. Celle-ci est sur le chemin de 12% du trafic maritime mondial, et la contourner va allonger de 40% leur trajet.  

Bien entendu, ces changements organisationnels amèneront avec eux leurs propres challenges : depuis plusieurs décennies les entreprises ont compté sur l’efficience et les bas coûts dans des pays comme la Chine, ce qu’ils ne sont pas certains de retrouver dans des régions qu’ils n’ont pas encore éprouvées. L’expérience de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) peut en effrayer certains puisqu’après avoir investi 40 milliards de dollars pour ériger deux usines en Arizona (Etats-Unis) en 2022, ils ont déjà dû décaler le début de leur activité d’un an par manque de personnel pour la construction. La stabilité et la réactivité que cette régionalisation permettra sera donc à évaluer au fil des expériences.  

Favoriser la résilience de ses collaborateurs et de ses partenariats 

Face à une population vieillissante, bien que sans impact direct en 2024, les entreprises devront anticiper le risque futur de pénuries de profils stratégiques. Andrew Shaw, le directeur logistique de Nestlé UK & Irlande, insiste sur l’importance de recruter des personnes adaptables avant tout : pleines de curiosité, qui comprennent que les choses changent et surtout qu’elles changent vite. Les enjeux technologiques s’imposent aussi dans le recrutement mais il estime que les entreprises devraient prioriser la résilience d’un candidat plutôt que ses compétences techniques.  

Par ailleurs, pour se sentir en sécurité dans le contexte d’incertitude économique qui se prolongera en 2024, les responsables des chaînes d’approvisionnement choisiront des partenaires plus robustes, plus gros, et donc plus à même de leur apporter une stabilité financière. Ces décisions pourront se faire au détriment de partenaires moins structurés, plus locaux ou plus niche, ces plus petits acteurs sur lesquels certains se reposaient auparavant. Il faudra cependant les tempérer en fonction des projets de régionalisation ou les attentes des clients, pour lesquels faire appels à des acteurs spécialisés et plus petits peuvent être nécessaires. Ces changements peuvent impacter positivement la résilience financière des organisations mais aussi celle de leurs engagements environnementaux.  

Comprendre le besoin de résilience dans sa supply chain ne sera pas le grand challenge de 2024, puisque ces dernières années ont déjà démontré son importance, mais la travailler concrètement le sera. Les entreprises seront aux prises avec des baisses de marge opérationnelle et des taux plus élevés, les poussant à prioriser des actions de réduction des coûts à court terme et à limiter leurs investissements en transformation. Alors qu’il y a plus que jamais auparavant des technologies au service de la performance et la résilience, les dirigeants attendront d’elles des retours sur investissements rapides. Vous faire accompagner pour identifier les solutions les plus adaptées pour votre entreprise vous permettra de privilégier les projets les plus pertinents, ambitieux et novateurs.  

Quelques sources :

https://e360.yale.edu/features/how-climate-change-is-disrupting-the-global-supply-chain

https://www.raconteur.net/supply-chain/2024-supply-chain-trends

https://www.onenetwork.com/supply-chain-management-resources/papers/2024-trends-in-supply-chain/#:~:text=Supply%20Chain%20Organizations%20Revamp&text=At%20the%20same%20time%2C%20decision,to%20be%20in%20supply%20chain

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Luana
Manager